Karst, étudiant-entrepreneur : « La croissance ? Pour cela, il faut tester, apprendre et s’adapter »

Dans la série « Témoignages de starters », nos « Starters », qui ont récemment créé leur propre entreprise, partagent volontiers leurs premières expériences avec vous. Karst Vereecken (23 ans), étudiant-entrepreneur, a participé à la création de l’apéritif sans alcool Coyoa et suit désormais sa propre voie. Qu’a-t-il déjà appris de ses premières expériences d’entrepreneur ?

S’inspirer mutuellement

« Vers la fin de mes études, j’ai pris conscience que je n’avais pas envie de travailler comme salarié dans un bureau. Je ne voulais pas être un simple maillon dans une entreprise, mais bien déployer tout mon potentiel. Je voulais entreprendre et je me suis donc inscrit à Expedition DO!, un programme de start-up pour jeunes entrepreneurs de l’Université de Gand. »

« Les éléments relatifs au business plan, par exemple, m’ont fourni de nombreuses connaissances pratiques intéressantes. Toutefois, la collaboration avec des jeunes enthousiastes partageant les mêmes idées a été pour moi l’aspect clé du parcours. Nous nous sommes serré les coudes et nous nous sommes inspirés. Entreprendre est une obsession, j’ai vite découvert qu’une fois qu’on commence, il est difficile de s’arrêter. »

« Entreprendre est une obsession : une fois qu’on commence, il est difficile de s’arrêter. »

Karst Vereecken Étudiant-entrepreneur

Prendre goût

« Avec le concept que j’ai imaginé dans le cadre d’Expedition DO!, je ne suis finalement pas allé plus loin. Mais j’avais pris le goût d’entreprendre. Je me suis entièrement immergé dans l’esprit d’entreprise et je souhaitais rencontrer un maximum de personnes. Grâce à différents événements de réseautage, j’ai ainsi fait la connaissance des trois associés avec lesquels j’ai fondé Coyoa. »

Un concept unique

« Notre idée de créer un apéritif sans alcool est le fruit d’une envie personnelle. Les alternatives à l’alcool sont encore assez rares. Quand on en trouve dans un bar ou un restaurant, elles contiennent souvent beaucoup de sucre. Dans notre quête du produit unique, nous avons découvert le tepache, une boisson fermentée mexicaine. Elle contient normalement de l’alcool et du sucre, mais nous avons repensé la méthode de production avec des chefs étoilés. »

« Nous avons trouvé ces chefs essentiels pour déterminer les saveurs de notre boisson. Nous avons envoyé plus d’une centaine d’e-mails très personnalisés. Jusqu’à ce que quelqu’un accepte finalement de nous rejoindre. Pour un entrepreneur, la persévérance est de mise, surtout au début. On se heurte à un mur à d’innombrables reprises, mais on en tire les leçons. »

« Dans une société, il faut savoir où chacun veut aller. Instaurer des accords sur papier crée de la transparence et suscite la confiance. »

Karst Vereecken Étudiant-entrepreneur

Avec nos gros sabots

« Nous avons consigné notre idée par écrit en avril 2022. À partir de ce moment-là, les tests se sont enchaînés. Mais la production n’était évidemment pas le seul élément du projet. L’inscription de notre entreprise, le développement de notre business plan, notre autorisation AFSCA, la recherche de la bonne bouteille pour notre boisson… Nous voulions aller très vite, mais les nombreuses formalités pratiques pour les starters prenaient du temps. »

« Nous espérions présenter pour la première fois notre Coyoa à Tomorrowland, en juillet, mais ce délai était trop court. Finalement, le lancement s’est fait à plus petite échelle, sur la terrasse de Bookz&Booze pendant les Fêtes gantoises. C’est là aussi que nous sommes arrivés avec nos gros sabots pour faire notre demande. Lorsqu’on nous a dit « oui », nous nous sommes mis à travailler jour et nuit pour mettre au point nos trois goûts. »

Une histoire de marque authentique

« Pendant les Fêtes gantoises, nous avons travaillé seize heures par jour. Mais ça a porté ses fruits : les premières réactions ont été très positives. Le retour critique a été très précieux pour le développement de notre boisson, mais aussi de notre histoire de marque. Il s’est avéré que les consommateurs étaient plus intéressés par l’histoire de la boisson que par notre aventure personnelle. »

Des accords clairs

« Nous avons travaillé sur notre premier plan financier pendant deux semaines. Nous avons aussi continué à le peaufiner par la suite. Au début, nous inscrivions nos frais sur une feuille de calcul. Une façon simple pour commencer, mais bien sûr pas très professionnelle. Nous nous sommes également penchés sur les règles en matière de TVA. Et c’était nécessaire. Au début, nous facturions 21 % de TVA, alors que le taux n’était que de 6 %. »

« Vous devez également établir votre shareholders agreement le plus rapidement possible. Ces entretiens sur l’avenir ne sont pas simples et entraînent également des frais d’avocat ou de notaire importants. Mais dans une société, il faut savoir où chacun veut aller. Instaurer des accords sur papier crée de la transparence et suscite la confiance. »

Coyoa c’est fini, mais Karst ne s’arrête pas

« Après une année pleine de rebondissements mais passionnante, l’aventure Coyoa a pris fin. Mes associés et moi n’étions plus sur la même longueur d’onde et dans ce cas-là, il vaut mieux se décider rapidement. Je reste dans la course et je travaille entre-temps sur un projet de gin sans alcool à base de lactosérum, un liquide produit lors de l’égouttage du lait. En collaboration avec Vlaanderen Circulair, je souhaite valoriser ce produit résiduel. Il s’agira également d’un beau projet social, car nous voulons faire appel à des entreprises de travail adapté et laisser aux agriculteurs une part du gâteau. »

« J’aime beaucoup entreprendre et je me vois bien faire cela toute ma vie. J’ai vraiment le sentiment d’avoir un impact et j’apprends énormément. En tant que starter, vous devez toutefois avoir conscience que votre entreprise contrôlera entièrement votre vie. Surtout au démarrage, chaque jour est une bataille physique et mentale. Et souvent, les choses ne se passent pas comme prévu. Ne lâchez rien ! »