Chloé, artisane : « Après avoir tâtonné pendant un an, il est temps de planifier sérieusement »

Dans la série « Témoignages de starters », nos « Starters », qui ont récemment créé leur propre entreprise, partagent volontiers leurs premières expériences avec vous. Chloé Hoornaert (34) a fait un choix audacieux début 2022 : elle a renoncé à son emploi à l’Université de Montréal pour lancer son propre atelier de céramique : Chloe Juliette Studio. Et ce, juste après une pandémie et directement en tant qu’indépendante à titre principal. Comment a-t-elle fait ?

verspringer-chloe_header_header.jpg Infobulle de l'image : Chloé Hoornaert Femme de metier Affiliée depuis 2022

Tout sur ma nouvelle passion

« J’ai étudié la biochimie et la biotechnologie à l’Université d’Anvers. Pour mon postdoctorat, j’ai déménagé fin 2017 à Montréal, au Canada, avec mon conjoint et ma fille. Et c’est là que j’ai attrapé le virus de la céramique. Comme beaucoup de gens, j’ai voulu faire quelque chose de mes mains pour me détendre pendant cette période difficile. Au début, c’était un simple hobby, mais lors de mon retour en Belgique au printemps 2021, j’ai décidé d’en faire mon métier. »


« J’avais toujours cru avoir besoin de la sécurité du statut de travailleur salarié. Mais la céramique s’est avérée difficile à concilier avec ma carrière scientifique. J’ai donc décidé de me consacrer entièrement à ma nouvelle passion. En activité principale. C’est mon mari qui m’a donné le fameux coup de pouce. Son emploi fixe nous offre une sécurité financière et me donne la liberté de découvrir la vie d’indépendante. » 

Indépendant à titre principal ou en activité complémentaire ? Voici les différences.

Un démarrage sans business plan

« Une ancienne collègue de mon mari était également devenue céramiste récemment. Je lui ai envoyé un petit message – j’étais encore au Canada – et elle a voulu immédiatement m’appeler en vidéo pour m’expliquer tout ce qu’il fallait savoir sur le métier et la vie d’indépendante. Ses conseils ont été particulièrement précieux. C’est ainsi qu’elle m’a confié qu’un céramiste peut difficilement vivre exclusivement de ses ventes. J’ai donc décidé d’inclure des ateliers dans mes activités. Elle m’a aussi emmenée à l’endroit où je les donne actuellement, le Markt1 à Rumst. »


« J’ai délibérément commencé sans business plan élaboré. Je voulais d’abord découvrir quels aspects du travail j’aime le plus et attendre de voir comment les ventes et les ateliers se déroulent. Avec les connaissances et les chiffres de ma première année, je suis maintenant en train d’élaborer un plan solide pour les années à venir. » Heureusement, je disposais de la marge financière nécessaire pour procéder de cette manière. Sinon, je ne la recommanderais pas, car cela comporte des risques. »

« J’ai commencé sans véritable business plan. Je voulais d’abord voir comment les ventes et les ateliers se déroulaient et découvrir ce qui me plaisait le plus. »

Chloé Hoornaert - vakvrouw
Chloé Hoornaert Artisane

La facilité d’une entreprise personne physique

« J’ai assez vite su que je démarrerais avec une entreprise personne physique, et pas avec une société. Je ne vais pas réaliser immédiatement des chiffres d’affaires gigantesques, je ne suis pas personnellement responsable et il y a beaucoup moins de formalités à accomplir. Et si les choses ne se passent finalement pas tout à fait comme prévu, il est aussi plus facile de mettre fin à une entreprise personne physique qu’à une société. »


« Avant de me lancer sur le plan administratif, j’ai cherché un guichet d’entreprises avec un bureau à Malines. Cela me semblait plus pratique. Mais cela s’est en fait avéré peu important, car mon rendez-vous s’est passé en vidéoconférence. Au cours de cet entretien, nous avons demandé mon numéro BCE, j’ai reçu des conseils sur l’enregistrement de mes activités via les codes NACEBEL et j’en ai appris davantage sur mes cotisations sociales et mes droits. »

Le temps, un coût sous-estimé

« Je vends ma céramique principalement sur ma boutique en ligne. J’étais fan d’une plateforme en particulier, jusqu’à ce que je découvre qu’elle ne prend pas en charge Bancontact et Payconiq. Cela n’a pas semblé être un choix judicieux. J’ai donc opté pour une autre plateforme, qui me permet aussi de vendre à l’étranger. Je reçois également des demandes sur Instagram, après des ateliers et via des collaborations avec des magasins locaux. Ici à Malines, il règne un agréable sentiment d’appartenance à une communauté parmi les commerçants. »


« La tarification de mes produits n’a par ailleurs pas été simple. J’ai cherché en ligne ce que demandaient d’autres céramistes et j’ai listé mes frais : le matériel et l’énergie, mais aussi le temps consacré à mon travail. J’ai sous-estimé ce temps en particulier lors de mon exercice de réflexion. Je ne travaille pas encore aussi vite que je le souhaiterais, mais je m’améliore progressivement. »

La naïveté est un atout

« Est-ce que, après coup, j’aurais fait certaines choses différemment ? Je ne crois pas. C’est vrai que je me suis peut-être lancée assez naïvement dans cette aventure. Je n’avais pas de véritable business plan et j’ai investi plus de temps que prévu. Mais je pense que cet enthousiasme inébranlable a justement été un atout. J’ai complètement quitté ma zone de confort et je ne me suis jamais épanouie aussi vite. Ma première année a été une bonne école d’apprentissage. Je suis convaincue que ces expériences m’aideront à faire des choix plus intelligents à l’avenir. »

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