Phaedra, maman et entrepreneure : « Parfois, j’ai besoin de prendre du recul par rapport à mon entreprise. »

Esprit d’entreprise et instinct maternel

« Mon objectif initial en devenant entrepreneure était de pouvoir planifier ma propre vie en fonction de mes besoins, car j’avais l’impression de vivre dans une cage. Je suis très heureuse d’avoir pu le réaliser. Même si entre-temps, une deuxième unité d’établissement O’yo Healthy Food Bar a vu le jour et que j’attends mon deuxième enfant, je peux toujours déterminer moi-même mon planning. C’est bon de pouvoir disposer de cet espace pour être maman et prendre soin de moi, de mes enfants et de l’entreprise. La possibilité de prendre du recul de temps à autre fait aussi de moi une meilleure mère pour mon entreprise. »

« Lorsque tout est stable, par exemple pendant la crise sanitaire et après la naissance de Lily Rose, j’ai envie d’entreprendre. Je veux alors aller de l’avant et évoluer, j’ai ça dans le sang. »

« L’inconvénient du statut d’indépendant•e, c’est que l’on travaille en permanence. On ne peut jamais lâcher prise à 100 %. L’avantage, c’est que vous pouvez être flexible dans votre planning. Une deuxième unité d’établissement et un deuxième enfant entraînent de nouveaux défis. Il est surtout important de communiquer clairement avec votre conjoint et votre entourage, de se mettre au diapason, d’apprendre à lâcher prise et d’oser demander de l’aide. Car votre famille et votre entreprise n’ont que faire d’une maman ou d’une entrepreneure fatiguée. »

Osez demander de l’aide

« En réalité, je ne demande pas facilement de l’aide, mais je conseille de le faire quand même. Tant sur le plan personnel que professionnel. Pour mon entreprise, je peux compter sur une équipe de choc. Grâce à elle, l’entreprise peut se développer et je peux offrir à mes enfants et à mon conjoint l’attention qu’ils méritent. Concernant ma vie privée, je peux compter sur l’aide de ma famille, par exemple pour garder Lily Rose. »

« À un moment donné, j’ai été confrontée à des problèmes de croissance qui ont généré un problème de trésorerie. J’ai alors contracté un premier emprunt Winwinner. Cela m’a permis de trouver quelques clients très fidèles qui croyaient vraiment en l’entreprise et qui voulaient faire un investissement significatif. Ce sont mes caisses de résonance aujourd’hui encore. Ils m’ont vraiment beaucoup aidée parce qu’ils ont cru en moi et en mon concept. L’un d’entre eux m’a également aidée avec mes finances. Un•e entrepreneur•e doit en effet connaître et comprendre ses chiffres. La deuxième unité d’établissement O’yo Healthy Food Bar a également été créée grâce à un crowdlending de Winwinner. »

Prendre du recul, c’est efficace

« Un an avant d’accoucher de ma fille, j’ai dû abandonner mon entreprise pendant trois mois à cause d’une fracture de la cheville. La première fois que vous devez vous absenter, c’est terrible. Vous devez vraiment apprendre à lâcher prise et laisser votre équipe commettre des erreurs et en tirer des leçons. Pourtant, en prenant parfois de la distance, je ne suis plus salariée de mon entreprise, mais j’ai pu travailler sur mon entreprise. Cela m’a permis de réaliser certaines optimisations dont je ne faisais pas une priorité auparavant. Bon nombre de ces aménagements ont assuré la rentabilité de l’entreprise. Quand vous travaillez à temps plein, vous n’avez pas le temps de le faire. »

De l’entrepreneuriat causal à l’effectuation

« Lors du lancement, nous avons effectué de nombreux tests tels que des restaurants éphémères et des stands de restauration. Cela vous fait prendre conscience que vous ne pouvez pas suivre à 100 % votre business plan. En effet, en fonction de la réaction des clients, vous allez apporter des modifications à votre idée. Cela n’a aucun sens de proposer quelque chose que vous soutenez entièrement, mais pour lequel il n’y a pas de public. Dans mon cas, l’idée initiale était un peu trop saine et trop propre. J’ai donc cherché plus d’équilibre pour obtenir une alimentation saine sans me focaliser sur les restrictions. »

« Chaque année, je revois mon business plan. Je suis devenue bien plus flexible dans ma vision des choses et mon approche. Maintenant, j’écoute plus mon intuition, alors qu’au début, je me fiais plus aux conseils des autres et j’agissais en fonction des attentes. Je me concentrais donc trop sur une croissance rapide et davantage d’unités d’établissement. Je suis désormais plus à l’écoute des besoins du marché. La mission et le pourquoi n’ont pas changé, mais la manière peut changer. » 

Derrière chaque défi ou problème réside un moment de croissance

« J’ai beaucoup gagné en résilience en devenant entrepreneure. Il existe une solution à chaque problème. Ce qui compte, c’est la façon dont vous l’abordez. Soit vous êtes victime d’une situation, soit vous prenez les choses en main et la transformez en opportunité. »

« La crise sanitaire a été idéale pour la croissance d’O’yo. Elle nous a permis de nous concentrer sur les plats à emporter, que nous avions délaissés jusqu’alors. Nous avons créé une boutique en ligne dédiée au take-away et nous nous sommes davantage tournés vers le marketing en ligne. Nous avons pu carrément livrer notre concept à domicile. Nous avons conçu des boîtes à brunch, une activité passionnante et ludique. Nous avons aussi profité de cette période moins animée pour optimiser nos recettes. Les crêpes véganes et sans gluten sont très appréciées, mais leur préparation prend plus de temps. Nous avons donc mis au point un mix pour crêpes, en collaboration avec un foodlab. C’était très amusant, car je me suis soudain retrouvée à concevoir des produits. À ce moment-là, j’ai senti que l’entrepreneure débutante revenait à la surface parce que j’étais à nouveau mise à l’épreuve et au défi. J’ai alors eu la motivation pour faire face à la période de crise sanitaire au lieu de la subir. »

« Gardez votre mission et votre vision à l’esprit et faites confiance au processus. Les choses se déroulent comme elles doivent se dérouler. Tirez les leçons de vos erreurs, avancez et profitez du chemin vers votre objectif, car c’est plus passionnant et plus important que d’atteindre effectivement cet objectif. »

La cerise sur le gâteau

« La visite du couple d’acteurs Mila Kunis et Ashton Kutcher a été la rencontre de ma vie. Nous avons bavardé comme de vieux amis. Ils ont apprécié leur repas, ont posé de chouettes questions sur O’yo et ont montré un intérêt sincère pour mon aventure. Lorsque j’ai démarré mon entreprise il y a sept ans, je n’aurais jamais osé rêver d’une telle expérience. Cette rencontre m’a procuré de l’énergie pour continuer à progresser. »